Joseph et Rose Dumont

Cultivateurs, demeurant à La Bardoine, elle née en 1833, lui en 1838.

“On les appelle communément de leur surnom, les Jamilliou. Et pour la distinguer de quelque autre Rosette du village, on dit la Rosette de chez Jamilliou.

Joselou : la soixantaine environ, bonhomme, pacifique, souriant, tranquille, toujours prêt à rendre service en toute circonstance.

On aurait pu lui demander n’importe quoi, mais il prévenait nos besoins, nos désirs.

Rosette était plus vive, plus énergique, toujours souriante, toujours aimable, à l’affût de tout ce qui pouvait faire plaisir.

D’une propreté méticuleuse, comme son Joselou, elle était toujours coiffée, semaine et dimanche, de son bonnet blanc à bords tuyautés, toujours chaussée de sabots de bois blanc. Elle avait une démarche de reine quand elle portait en équilibre sur sa tête sa corbeille de pâte à pain au boulanger.

Ils n’avaient pas d’enfants. Ils vivaient avec leur vieille mère (la mère de Joselou), la Rosine, vieille femme magnifique dans sa simplicité, beau visage tout ridé, au teint basané, encadré dans un bonnet blanc. Elle gardait ses chèvres en filant à la quenouille dans le pré, et chez elle, elle filait au rouet.

Souvent le dimanche, après vêpres, Joselou descendait à petits pas jusqu’à la maison, avec une bouteille de vin dissimulée sous sa veste. Il savait qu’il trouverait toujours mon grand-père[1]. Il aimait passer l’après-midi à babiller avec lui. Ils ne jouaient pas aux boules, ils s’installaient sous les platanes de la cour, ou en hiver à l’écurie des vaches, dont ils appréciaient la douce chaleur.”

Extrait des Souvenirs d’Auguste Rama

[1] François Rama (1818-1892)

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