1851 – Nouveaux changements d’instituteurs
Les informations contenues dans le rapport des frères maristes illustrent les difficultés des premières années de l’école communale de Quintenas : instabilité des frères nommés, manque de formation, manque de moyens. Cliquez pour consulter les extraits du rapport.
Effectifs des écoles de Quintenas en 1851
Garçons (école communale) Filles (école privée) 100 (75 payants et 25 gratuits) 80 (68 payantes et 12 gratuites) Instituteur : Paul LAPIERRE, frère mariste (= Symphorien ?) Institutrice : Catherine BERTHOULAT, sœur de Saint Joseph Appréciation :
« École assez bien tenue, indifférence des parents, d’où peu de succès, ( ?) relations avec les autorités »Appréciation :
« Assez capable, assez bons résultats, moralité insuffisante »Source : Archives de l’enseignement (série T)
1858 – Enfants reçus gratuitement à l’école communale
Le Conseil Municipal approuve la liste des enfants devant être admis gratuitement à l’école communale établie par M. le Maire et M. le Curé. Dix-neuf élèves de M. BERNARD, instituteur, ne paieront pas les frais de scolarité pour l’année 1859. Parmi eux deux enfants CHOMAT, deux enfants CRÉMILLEUX de La Font-du-Roi, trois enfants MALBURET, Louis REY de Montjoux et Hyppolite AUTERNAUD du Marthouret sont orphelins de père. Deux autres, Louis DUFOUR et Isidore DUMAS, sont des enfants naturels et n’ont pas de père. Le petit BERGERON (pas de prénom) quant à lui est un enfant de l’hospice de Lyon placé chez CHALAVOUX à Coterue. Tous les autres ont des parents déclarés indigents.
1862 – Projet de construction d’une nouvelle maison d’école
Le bâtiment de l’école communale n’appartient pas à la commune mais à M. Fournat de Brézenaud à qui elle le loue. Le Conseil Municipal envisage de construire une maison d’école ; nous ne savons pas sur quel terrain. Les sommes à engager pour cette construction ne sont pas finançables par la commune de Quintenas. Le dossier relatif à la construction d’une maison d’école, consultable aux Archives Départementales de l’Ardèche, contient une demande pour la somme de 3 160 F en sus d’une imposition extraordinaire de 7 000 F.
Dans les échanges avec le Sous-Préfet de l’Ardèche concernant ce dossier, plusieurs irrégularités sont relevées : pas de bibliothèque-armoire prescrite par les instructions ministérielles sur le plan ; absence de devis descriptif et de cahier des charges ; copie du budget communal non réglementaire ; vote du Conseil Municipal non émis par une assemblée légalement constituée.
1869 – Le Conseil Municipal de Quintenas se demande si une école communale de filles est indispensable
Pour obéir aux exigences de la loi Dury, Quintenas doit bénéficier d’une école communale de filles.
La loi Guizot de 1833 défendait la co-instruction et le co-enseignement (mixité) en prévoyant théoriquement la possibilité d’associer les garçons et les filles dans une même classe pour les plus petites communes (moins de 800 habitants). Cette solution n’est pas applicable à Quintenas dont la population est de plus de 1 000 habitants.
Délibérations du 14 février 1869 — L’École libre tenue par les sœurs de Saint Joseph a toujours admis des indigents, les sœurs ont déclaré vouloir continuer de recevoir les élèves pauvres sans aucune rétribution. Le Conseil est d’avis qu’il convient d’ajourner la création d’une école communale de filles dans la commune.
1872 – La commune achète la maison d’école de garçons et renonce à l’école communale de filles
La maison d’école, jusqu’alors louée à M. Fournat de Brézenaud, est achetée par la Commune en février 1872. Cette information est donnée par le rapport des frères maristes de 1886. Cliquez pour consulter les extraits du rapport.
Cette acquisition est un prétexte qui tombe à point pour ne pas créer l’école communale de filles réclamée par l’Administration. Dans sa lettre du 28 septembre 1872 l’Inspecteur Primaire rappelle ses obligations au Maire et le prévient que ses arguments doivent être solides s’il veut une dispense. En effet, si l’école libre veut tenir lieu d’école publique (communale), elle doit être soumise à l’inspection et s’engager à donner l’instruction gratuite à toutes les indigentes de la commune.
Délibérations du 28 novembre 1872 — L’école de filles existant déjà à Quintenas, tenue par les religieuses de Saint Joseph, ne laisse rien à désirer. Les bonnes religieuses ont déclaré formellement, comme elles l’ont fait en 1869, continuer à enseigner les indigents gratuitement.
La commune ayant épuisé toutes ses ressources pour 12 ans pour l’acquisition et construction d’une école de garçons, il convient d’ajourner la création d’une école communale de filles dans la commune.
1874 – Construction de l’extension
Afin d’augmenter la surface de l’école communale, un nouveau bâtiment est construit perpendiculairement au bâtiment existant.
Sur cette photo montrant le bâtiment de la maison d’école, démoli dans les années 70, nous avons ajouté l’extension bâtie en 1874 qui abrite aujourd’hui la Bibliothèque.
1881 – Tentative de communalisation de l’école privée de filles
Situation scolaire en 1881
Population de la commune : 1 112 habitants
Élèves de 5 à 13 ans : 90 – Élèves de plus de 13 ans : 25 – soit 115 élèves
3 classes (18,60 m2 recevant 14 élèves, 49 m2 recevant 49 élèves, 50,50 m2 recevant 52 élèves, soient 118,10 m2)
3 maîtres mais il n’y en a que 2 régulièrement nommés
La commune n’a qu’une école publique (c’est-à-dire communale), l’école de filles est libre.
Délibérations du 20 novembre 1881 — L’inspecteur primaire de Tournon prescrit la création d’une école communale de filles totalement gratuite. Le Conseil municipal vote la création d’une école communale à l’intérieur de l’école privée. Il nomme Mme BERTHOULAS Catherine, sœur de Saint Joseph, brevetée, pour diriger cette école. Elle est gratuite à partir du 1er juillet 1881, donc le traitement de l’institutrice est pris en charge à partir du 1er juillet.
Toutefois un courrier du sous-préfet au préfet en date du 10 septembre 1884 montre que la communalisation n’a pas été entièrement réalisée. Il précise que l’école privée serait disposée à louer ses locaux à la commune à la condition qu’il n’y ait pas de laïcisation de l’école de filles.
1882 – Nomination d’un instituteur adjoint supplémentaire
Le Conseil Municipal demande qu’un 2ème instituteur adjoint soit reconnu par le gouvernement pour l’école communale de garçons dont le nombre d’élèves est de 115.
À la suite de la loi Ferry de 1881 (gratuité absolue), le Maire de Quintenas informe le Sous-Préfet le 21 avril 1882 que très rapidement 140 ou 150 élèves pourraient fréquenter l’école communale. Il souligne que les enfants des hameaux du Béolet, de Billes, de Granges de Billes (commune de Saint-Romain-d’Ay) fréquentent l’école de Quintenas, de même que ceux des Mures (commune d’Ardoix), du Vialot et de Belle (commune de Saint-Alban-d’Ay), le village de Quintenas leur étant beaucoup plus rapproché que leurs villages chefs-lieux.
1885-1886 – Pas de création d’une école laïque
Le très instructif rapport des petits frères de Marie de 1886 nous montre que la Municipalité de Quintenas continue à apporter son appui aux frères et à faire son possible pour que l’école communale ne soit pas laïcisée. Le frère Pallade est très apprécié de la population et a marqué toute une génération de jeunes garçons, comme en témoignent le rapport et les Souvenirs d’Auguste Rama. Cliquez pour consulter les extraits du rapport.
Découvrez le portrait du Frère Pallade dressé par Auguste Rama dans ses Souvenirs.1888 – La création d’une école publique de filles est différée
Délibérations du 23 septembre 1888 — Le Conseil Municipal vote à l’unanimité le projet de création d’une école publique de filles. Toutefois, il est mis en attente ; de mauvaises années de culture des agriculteurs empêchent l’augmentation des impôts.
1890 – Toujours 2 écoles catholiques à Quintenas
La communauté des frères maristes gère toujours l’école communale de garçons ; l’école de filles est tenue par les sœurs de Saint Joseph, sa communalisation n’est pas effective.
La création d’une école publique de filles est considérée comme prioritaire par l’Inspection Académique de l’Ardèche.