Le terme Poilu ne date pas de la Première Guerre mondiale. Il était déjà utilisé lors des campagnes napoléoniennes pour distinguer les soldats courageux. L’adjectif poilu désignait un homme énergique et brave. Dans une nouvelle de 1883 intitulée La moustache, Guy de Maupassant identifie cet attribut masculin comme un signe distinctif permettant de reconnaître les soldats français sur les champs de bataille.
Selon les sources c’est l’argot des tranchées ou bien l’imaginaire des civils qui a popularisé le mot Poilu, non pas pour rappeler les difficultés d’hygiène sur le front mais plutôt pour vanter la virilité, le courage et l’aptitude au combat des soldats.
Dès 1914 on évoque massivement le Poilu sur tous les supports (presse, carte postale, chanson, littérature) car la puissance de ce terme correspond à l’image que tous veulent avoir du combattant des tranchées, abolissant ainsi les catégories sociales. Le Poilu distingue celui qui est au front de ceux de l’arrière.
Les premiers permissionnaires ont été surpris de constater l’écart entre leur vécu dans les tranchées et les représentations du Poilu qui circulent à l’arrière. La souffrance générée par la question de l’hygiène sur le front et plus globalement la perception faussée que les civils ont des combattants sont, entre autres, à l’origine de la création de journaux de tranchées (Le Poilu Enchaîné, l’Echo des Marmites..). Les soldats veulent montrer leur vie quotidienne rude, éprouvante et violente.
On notera que les britanniques ont également adopté pour leurs soldats de 14-18 un terme utilisé antérieurement : les Poppies. Les guerres napoléoniennes là aussi ont donné naissance à ce mot car, dans la dévastation laissée par les batailles, seuls les coquelicots pouvaient encore pousser autour des corps des soldats tombés.
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